Grains : de meilleurs prix cet hiver ?

Grains : de meilleurs prix cet hiver ?

Les producteurs restent encore très méfiants à vendre leur dernière récolte, et envisagent encore plus difficilement de vendre la prochaine. On ne peut leur donner tort.

Si les prix au Québec n’ont que très brièvement effleuré les creux sous 170 $ la tonne dans le cas du maïs à l’automne dernier, ils ne sont pas pour autant parvenus à se détacher beaucoup de 200-210 $ la tonne depuis. Rien de particulièrement excitant comme prix.

Dans le cas du soya, ils ont été plus intéressants, avoisinant même parfois bien au-dessus de 500 $ la tonne dans le cas de variétés spécifiques (IP, sans OGM, etc.). Plusieurs producteurs ont d’ailleurs su profiter de ces opportunités, et il reste certainement beaucoup moins de soya disponible dans les fermes du Québec. Certains ont aussi attrapé la balle au bond pour jeter un œil sur la prochaine récolte et déjà fermer des prix qui, il faut le dire, ont été à plusieurs reprises très intéressants depuis le début 2015.

Mais, les producteurs peuvent-ils encore espérer de meilleurs prix dans les prochaines semaines ? Après tout, il est généralement entendu que si on entrepose du grain l’automne, c’est pour en vendre davantage à l’hiver et idéalement, si les prix le permettent, un maximum avant le début des semis.

Il est toujours difficile d’anticiper les marchés, surtout depuis quelques années. Les spéculateurs sont toujours bien présents, et les prix varient en un tour de main à la moindre nouvelle. Ce qui est sûr par contre cette année, c’est que si nous avons été loin d’obtenir de bonnes récoltes au Québec, ce n’est pas le même son de cloche qui est ressorti des récoltes record ailleurs dans le monde dans bien des cas.

Or, une bonne proportion du prix proposé au Québec ne provient pas de ce qui se passe ici, mais bien dans le monde. C’est ce qui permet d’ailleurs de suivre les prix à la bourse de Chicago. En ce sens, avec plus de grains qu’il n’en faut sur la planète pour répondre aux besoins des consommateurs, on peut donc difficilement entrevoir de bien meilleurs prix pour le moment. Enfin, tout au moins d’ici à ce que les inattendues météos du printemps ne prennent les devants.

Mais attention, tout ceci ne veut pas dire non plus qu’on doit complètement ignorer ce qui se passe au Québec. Bien sûr les dernières récoltes ont été décevantes, et les consommateurs du Québec doivent se rabattre sur de maigre quantité de grains pour s’approvisionner. Cette situation a d’ailleurs contribué à éponger le recul important des prix à la bourse.

Par exemple, si on se fit seulement au prix du maïs à Chicago, le prix proposé aux producteurs du Québec ne tournerait pas autour de 200-210 $ la tonne depuis le début de 2015, mais plutôt 180-185 $ la tonne. Et, c’est sans compter l’effet du taux de change. N’eût été de ce dernier, nous serions alors autour de 145 à 160 $ la tonne. Au bas mot, c’est donc actuellement plus du ¼ du prix du maïs au Québec qui profite de la mauvaise récolte et de la faiblesse du dollar canadien. En soi, cette situation est une excellente opportunité pour les producteurs.

Peut-on croire maintenant que de ce côté, le prix au Québec pourrait profiter encore davantage d’ici le printemps ? Possible… Il faut par contre que le dollar canadien accepte de reculer davantage ou encore que les acheteurs aient besoin de proposer davantage pour sortir des silos ce qu’il reste de grains. Mais, rien n’est moins sûr.

Présentement, le dollar canadien semble avoir atteint un creux, et cherche même à gagner un peu de terrain. Concernant les grains comme le maïs, il n’y en aura certainement pas plus dans les silos des producteurs d’ici le printemps. Par contre, comme chaque année, plusieurs chercheront certainement à en vendre davantage d’ici les semis.

C’est sans compter que les acheteurs du Québec n’ont pas nécessairement attendu non plus que les producteurs québécois décident de vendre… pour assurer leur approvisionnement ailleurs.
S’il est bien possible que les prix au Québec gagnent du terrain dans les semaines à venir, il faut donc quand même admettre que la partie ne sera pas facile cette année. Il existe néanmoins différentes manières de ne pas tout risquer, et peut-être même de bien tirer son épingle du jeu.

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