Intéressantes les céréales d’automne !

L’hiver dernier a été très difficile pour les céréales d’automne. On peut probablement estimer qu’en Montérégie, 65 à 70 % des champs ne s’en sont pas sortis avec un pourcentage de survie suffisant pour être conservés. Plus à l’est, et sur la Rive-Nord, le portrait est meilleur, mais il reste que les constats du printemps étaient décourageants, en particulier pour ceux qui en sont à leurs premières expériences avec les céréales d’automne.

Les producteurs qui les ont adoptées depuis quelques années savent que les avantages de les maintenir dans leur rotation sont trop nombreux pour qu’un mauvais hiver, occasionnel, les fasse revenir en arrière...

D’un point de vue strictement économique, la rentabilité d’inclure un blé d’automne dans une rotation maïs-soya est là, même si parfois, la culture doit être remplacée le printemps venu. Selon une étude1 menée de 2009 à 2012 à Ridgetown, Ontario, l’introduction du blé d’automne dans une rotation maïs-soya a permis d’augmenter le rendement du maïs de 12 % et celui du soya de 10 %. Dans le Guide de production Céréales d’automne du CRAAQ, des simulations économiques démontrent que la marge sur coûts variables générée par une rotation incluant du blé d’automne est de 92$/ha à 98$/ha supérieure à celle d’une rotation maïs-soya.

Il y a ensuite plusieurs autres avantages, tels qu’une meilleure répartition des travaux en cours de saison, l’amélioration de la santé globale du sol, la possibilité, vu la récolte hâtive, de procéder à des travaux d’amélioration (drainage, nivellement) dans les champs ou à l’implantation d’un engrais vert. Grâce au système racinaire très développé des céréales, et à la présence de la culture tout l’hiver, la structure du sol s’améliore et l’érosion diminue. Par rapport à une céréale de printemps, la céréale d’automne a un rendement en grains plus élevé, et une très bonne production de paille (le seigle en particulier). Au niveau de la gestion des maladies, insectes ou même dans la stratégie de lutte aux mauvaises herbes, l’introduction d’une céréale dans la rotation est bénéfique. Elle est très compétitive vis-à-vis des mauvaises herbes, permet de varier les groupes d’herbicides utilisés pour leur contrôle et coupe le cycle vital de certains ravageurs principaux du maïs et du soya.

 

Quelques trucs pour favoriser la survie à l’hiver

1. La date de semis est très importante puisque les céréales d’automne doivent avoir suffisamment de temps pour acquérir une bonne tolérance au froid avant l’arrivée de l’hiver. En général, on souhaite que les plants aient atteint le stade de 3-4 feuilles jusqu’au début tallage, avant l’arrêt de la croissance pour la période hivernale. En zone 1 (Plaine de Montréal), des essais de l’Université Laval ont démontré qu’un semis entre la mi-septembre et la fin septembre permettait d’aller chercher un meilleur rendement qu’un semis plus tardif, ou plus hâtif. Effectivement, semer trop tôt n’est pas nécessairement mieux : une biomasse trop importante à la surface du sol peut favoriser le développement de moisissures nivéales le printemps venu.

2. La profondeur de semis influence aussi la capacité de la céréale à survivre à l’hiver. Semé à 1 - 1.5 pouce de profondeur, le grain s’établit, le plant se développe et la couronne (point de croissance), demeure sous la surface du sol pendant l’hiver, normalement plus à l’abri du gel que si elle se trouvait en surface. Par ailleurs, un semis trop profond peut retarder inutilement l’émergence de la culture et réduire son développement avant l’hiver.

3. Comme l’acclimatation au froid est sous contrôle génétique et implique des mécanismes physiologiques et métaboliques, toutes les variétés ne sont pas égales dans leur capacité à survivre à l’hiver. Plusieurs facteurs guident le choix d’un cultivar : potentiel de rendement, poids spécifique, sensibilité aux maladies, résistance à la verse, mais il est important de tenir compte également du % de survie à l’hiver, spécialement dans certaines régions, ou lorsque les champs choisis sont plus à risque.

4. Évidemment, le choix des parcelles où seront établies les céréales d’automne est un grand facteur de réussite. On veut de la neige, et le moins de glace possible ! Donc on choisit de préférence des champs bien drainés, avec une belle structure de sol, et on espère un bel hiver blanc, sans redoux, jusqu’au printemps ! 

 

Du blé ou du seigle ?

Parmi les céréales d’automne, le blé est le choix le plus populaire. Pour l’alimentation animale ou humaine, la mise en marché est assez facile, et c’est une céréale que l’on connaît, alors côté régie, il y a beaucoup d’informations disponibles. Pourtant, dans les dernières années, le seigle hybride nous a démontré qu’il était lui aussi digne d’intérêt. En comparaison avec un seigle conventionnel, le seigle hybride peut offrir jusqu’à 32 % plus de rendement. Du fait de cette hybridation, il est plus résistant que le seigle conventionnel, survit généralement très bien à l’hiver (souvent mieux que le blé), talle énormément et est moins sensible à l’ergot, une maladie assez commune du seigle, qui nuit à sa commercialisation. De nouveaux marchés semblent se développer pour le seigle hybride, surtout au niveau de l’alimentation animale, ce qui permet de croire que cette culture gagnera en popularité au cours des prochaines années. 

 [1] Hooker et Deen, 2013. Résultats rapportés dans la présentation suivante : https://www.agrireseau.net/documents/Document_89147.pdf


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