Le cycle de vie des hybrides de maïs

Le maïs grain est la culture céréalière la plus importante mondialement ; plus de 1 100 millions de tonnes sont produites annuellement au travers le monde. Bien que la production soit fortement concentrée dans quatre pays (États-Unis, Brésil, Chine et Argentine), c’est tout de même une culture présente sur tous les continents où l’agriculture existe !

Les utilisations du maïs grain sont diverses : alimentation du bétail, alimentation humaine, biogaz, débouchés industriels pour l’amidon utilisé dans la fabrication de cosmétiques, de produits pharmaceutiques et même dans l’industrie de la construction.

Mais le maïs cultivé aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec son ancêtre, qui poussait à l’état sauvage au Mexique il y a plusieurs milliers d’années. C’est dans l’Iowa, dans les années 1930, que les premiers hybrides sont cultivés, puis, devant l’avantage indéniable des hybrides sur les variétés traditionnelles, leur production prend de l’ampleur, tant et si bien, qu’aujourd’hui, dans tous les pays développés, tous les maïs cultivés, peu importe leur fin, sont des hybrides créés par l’homme.

Vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à comment la semence que vous achetez est produite ?

La production d’un hybride étape par étape :
Tout d’abord, rappelons qu’un hybride provient du croisement naturel ou artificiel de deux variétés. Dans le processus de production d’un hybride, il faut donc choisir un « père » et une « mère » issus de lignées non-apparentées. Les plants qui seront utilisés comme femelles sont généralement choisis parce qu’ils présentent des caractérisitiques favorables à une production de grains élevée. Ils ont démontré un haut rendement, produisent des grains de grosseur adéquate et de bonne qualité (germination), et leur hauteur est la même, ou légèrement inférieure à celle des plants mâles. Les critères d’un bon plant mâle, quant à eux, ont plutôt rapport à ses capacités de pollinisateur ! Il doit être haut, avoir de larges panicules qui produisent des quantités importantes de pollen, sur une longue période.

Le maïs est une plante monoïque, c’est-à-dire qu’elle porte sur le même pied des fleurs mâles et femelles distinctes. Mais le sélectionneur, lorsqu’il croise deux plantes pour associer des caractères intéressants, réalise une fécondation croisée; il ne veut donc pas que les plants s’autofécondent. Pour ce faire, lors du semis d’une parcelle de reproduction, les plants mâles et femelles préalablement choisis sont alternés. Il y aura, par exemple, 4 rangs de femelles pour 2 rangs de mâles. Ils ne seront pas nécessairement semés tous en même temps, parce qu’il faut tenir compte de la maturité de chacun et s’assurer qu’ils arriveront au stade reproductif au même moment. Les champs sont par la suite surveillés de près, pour l’apparition des soies, puis la sortie des croix. Les panicules sur les 4 rangs de plants femelles sont coupées mécaniquement, avant qu’elles commencent à produire du pollen. Plus d’un passage peut être requis : pour qu’un champ passe l’inspection, il ne doit pas rester plus de 0.2% de panicules sur les plants femelles. L’objectif est bien sûr que seuls les plants mâles puissent produire du pollen. Une fois leur tâche de polliniser les femelles accomplie, les rangs mâles seront détruits, puisque les grains qu’ils produiront ne seront pas issus du croisement souhaité.

Finalement, le processus de récolte est également différent lorsqu’il s’agit de maïs de semences. Les grains sont récoltés un peu plus humides, et les épis sont détachés entiers, sans être effeuillés, pour une meilleure protection durant le transport. Ils seront épluchés une fois arrivés à destination, puis égrainés, après avoir été évalués et classés. Finalement les grains seront séchés puis ensachés.

Un long chemin jusqu’à la commercialisation
Le suivi et les travaux aux champs sont plus nombreux quand il s’agit de produire du maïs de semence, pour un rendement nettement inférieur à ce qu’un producteur de maïs grain obtient (pensez-y, le tiers des rangs semés n’est pas récoltés), mais le défi ne s’arrête pas là !

Le cycle de développement typique d’un nouvel hybride ressemble généralement à ceci :

- 4 années d’essais en petites parcelles sur les fermes de recherche, pour vérifier la stabilité du rendement. À chaque année, le nombre de sites augmentent, et l’hybride testé s’approche de la prochaine étape;

- Lorsqu’un hybride n’a pas été recalé au cours des essais en petites parcelles, à sa 5e année, il pourra se retrouver dans une parcelle chez un producteur, pour se mesurer à d’autres nouveautés et aux bons produits déjà commerciaux;

- S’il passe le test, c’est à la 6e année qu’il sera commercialisé et disponible à tous.

Le taux de succès d’un hybride augmente à chacune des 4 premières années en petites parcelles. Après la première année, il peut rester aussi peu que 10% des hybrides testés. De ceux-ci, 40% poursuivront après l’année 2, puis 70% après l’année 3, et ainsi de suite. Il est également possible qu’un hybride ne se rende pas à la commercialisation après avoir été essayé en grandes parcelles chez les producteurs. L’objectif est évidemment que le nouveau produit offert soit supérieur à ceux déjà existants dans le même segment de marché !

Quand on pense que la durée de vie moyenne d’un hybride de maïs commercial est de 4 ans, on réalise à quel point les investissements sont importants, pour réussir à continuellement développer des hybrides toujours plus résistants et productifs !


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