La lutte aux mauvaises herbes ne se termine pas quand la récolte est dans les silos. Ceci est particulièrement vrai pour le soya et les céréales semés en semis direct ou en travail réduit. Les mois entre la récolte et le semis représentent un moment de choix pour l'établissement des annuelles d’automne et des vivaces dans vos champs. Cela veut dire que si ces adventices sont bien établies à l’automne, il sera plus difficile de les contrôler au printemps, et elles seront ainsi plus nuisibles à votre future récolte. De fait, les annuelles hivernantes (bourse-à-pasteur, armoise bisannuelle, vergerette du Canada, etc.), ainsi que les vivaces (pissenlit, laiteron des champs, graminées vivaces, etc.) sont beaucoup plus faciles à maitriser avec des applications faites à l’automne.
Généralement, un glyphosate, additionné d’un groupe 2 (Express SG), 4 (2,4-D/Enlist/Engenia/Elevore) ou 14 (Eragon/Aim), procure un contrôle adéquat. L’addition d’un herbicide résiduel au mélange n’est pas recommandée car il n’y a pas vraiment de bénéfice par rapport au coût additionnel engendré.
Le traitement sera plus efficace s'il est effectué lors de journées ensoleillées et lorsque les nuits sont au-dessus de 5°C que s'il est fait lors de températures plus froides. Les annuelles d’automne ne meurent pas même après un fort gel, donc l’application peut se faire tard à l’automne, si des conditions propices se représentent.
Le brûlage d’automne est particulièrement avantageux si :
- Vous pratiquez le travail réduit ou le semis direct ;
- Vous avez un historique important de vivaces et d’annuelles hivernantes ;
- Il y a présence d’une bonne quantité de vivaces/bisannuelles lors de la récolte ;
- Vous avez ou vous pensez avoir des biotypes résistants aux herbicides ;
- Il y a présence de facteurs qui peuvent retarder les applications en saison (champs moins bien drainés, application à forfait, etc.)
Bref, le brûlage d’automne fait partie d’une stratégie de lutte intégrée en protection des cultures qui permet l’ensemencement dans un lit de semence propre et contribue à maximiser le potentiel de rendement de la culture. Par contre, cette stratégie élimine rarement le besoin d’un plan phytosanitaire en saison. En remplaçant le travail de sol par les herbicides, les producteurs sont capables de réduire l’érosion, améliorer la matière organique, retenir l’humidité, économiser l’essence, etc. ; par contre, une stratégie doit être mise en place pour atténuer les inconvénients de cette technique. Le brûlage en post-récolte est un excellent point de départ !