​La planète près d’un chaos alimentaire

Le 24 février dernier, par crainte que l’Ukraine se joigne à l’OTAN, la Russie a lancé une invasion à grande échelle et a engendré du même coup le plus grand conflit armé en Europe depuis la 2e guerre mondiale. Les contrecoups de ce conflit se font sentir jusque chez nous et tout cela a un impact considérable sur notre agriculture.  

Le monde en bouleversement économique majeur

D’abord, il est important de tenir compte du fait que le conflit Russo-Ukrainien survient alors que nous ne sommes pas encore sortis de la crise de la COVID-19, la plus grande pandémie depuis la grippe espagnole des années 1920. À elle seule, la pandémie avait déjà mis la table à l’incertitude économique planétaire. En confinant les gens pour éviter la propagation de la COVID-19, les principales puissances économiques de la planète ont ralenti considérablement les chaînes de productions dans divers secteurs, créant la rareté de plusieurs produits. De plus, par peur de manquer de ressources, plusieurs pays limitent ou cessent complètement les exportations de différents produits. S'ajoute à cela un manque important de main- d’œuvre dans presque tous les pays industrialisés, qui n’aide vraiment pas à repartir l’économie. Si on se rappelle la courbe de l’offre et la demande, moins un produit est disponible sur un marché, plus son prix risque d’augmenter. Les récentes pénuries d'approvisionnement ont mené directement au retour de l’inflation, à un niveau qu’on n’avait pas vu depuis 30 ans. Comme si ce n’était pas suffisant, le conflit Russo-Ukrainien est venu achever le tout en causant encore plus d’incertitudes sur les marchés. 

Le risque d’une crise alimentaire est bien réel

La Russie et l’Ukraine sont des joueurs hyper importants dans l’échiquier de l’agriculture mondiale. En combinant leur production ils représentent plus de 30% des exportations mondiales de blé. Nous savons que 80% de la production de blé sert à faire de la farine qui est la base de l’alimentation de plusieurs peuples. Cela devient un enjeu géopolitique qui met la Russie en position de force vis-à-vis de plusieurs pays qui dépendent de la production de blé russe pour se nourrir. Actuellement, l’Ukraine à elle seule fournit plus de 50% des importations de blé d'au moins 40 pays. À cause de la guerre, la production agricole de l’Ukraine est gravement affectée. Une réduction considérable de la production est à prévoir pour 2022. De 25 à 50% des quelques 23 millions d’hectares de terres utilisés pour la culture de grains n'auraient pas été ensemencés, ou ne pourraient pas être récoltés. Plusieurs facteurs sont en cause, dont le manque de ressources. Le carburant disponible étant dirigé pour l’effort de guerre, les agriculteurs n’en ont pas assez pour travailler normalement. De plus, les semences, fertilisants et autres intrants nécessaires à la production ne sont pas arrivés à temps pour les semis dans plusieurs régions. Plusieurs champs dans l’est du pays, où ont lieu les principaux affrontements, ont été minés et ne sont donc pas cultivables à cause des risques d’explosions. Finalement, plusieurs agriculteurs sont eux-mêmes partis aux combats et ont dû temporairement délaisser leurs fermes. 

On dit qu’en Ukraine se trouvent les plus belles plaines d’Europe. Ce pays est en effet un joueur majeur dans l’exportation de plusieurs produits autre que le blé. Il est le premier pays producteur et exportateur de graines et d’huile de tournesol, arrive au 3e rang pour sa production de pommes de terre et est le 4e plus grand exportateur de maïs sur la planète. L’Ukraine est aussi dans le top 10 pour plusieurs autres cultures comme l’orge, le colza, la betterave à sucre et les pois secs. En plus des défis actuels liés à la production, il faut ajouter la difficulté d’exportation, le port de Marioupol étant complètement détruit, et celui d’Odessa lourdement endommagé. Il est presqu’impossible d’assurer le contenu de grains d’un navire qui circule en zone de guerre et plusieurs voies ferrées ne sont plus praticables pour utiliser le train comme moyen de transport. 

Impact des hausses de prix sur l’agriculture mondiale

En attaquant l’Ukraine, la Russie a déclenché une vague de sanctions économiques sans précédent à son égard. Parmi celles-ci, le retrait de banques russes du système de transaction Swift, un système interbancaire qui est un rouage essentiel de la finance mondiale permettant de communiquer rapidement et de manière sécurisée sur les transactions. Plusieurs pays ont également imposé des taxes et tarifs sur les exportations de pétrole, de gaz naturel et de fertilisants, entre autres. La Russie est le 2e producteur mondial de gaz naturel et le 3e producteur de pétrole. Les tarifs imposés par plusieurs pays, jumelés aux difficultés du commerce international, ont fait grimper les cours de l’énergie à des sommets jamais atteints. Le prix élevé du carburant, combiné à l’inflation débutée avec la COVID-19 a vraiment empiré les choses. Au niveau des fertilisants, la Russie est malheureusement aussi un producteur majeur. Comme la plupart des fertilisants azotés sont fabriqués à partir de gaz naturel et que cette ressource est abondante en Russie, ce pays est le principal producteur d’urée et de solution azotée au monde. En combinant sa production à celle de la Biélorussie, il est aussi le premier producteur de potasse de la planète. Considérant le prix actuel des carburants, l'imposition des tarifs qui est maintenue et la difficulté de faire du commerce avec la Russie, nous pouvons croire que les fertilisants resteront à un niveau de prix élevé tant que la situation et les tensions ne se seront pas améliorées. Le prix des grains a heureusement suivi la même tendance et des niveaux records ont été atteint au printemps dernier, ce qui a permis malgré tout de faire un profit intéressant avec notre agriculture au Québec, en cette période complétement folle !

En revanche, la situation est beaucoup plus triste pour les pays en voie de développement, qui ont vu le prix de leur nourriture augmenter considérablement sans avoir de revenus supplémentaires pour pouvoir y faire face... Il ne reste plus qu’à souhaiter que notre planète retrouve son équilibre des dernières années et que nous revenions le plus rapidement possible à la normale.


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