Des fois on se demande si ce n’est qu’un sujet épuisé, mais on persiste à dire qu’à force de répéter, nous allons finir par réussir à vous convaincre de l’importance d’une bonne rotation incluant plusieurs cultures, dont les céréales. Prendre en considération la saison hivernale comme étant une étape de la rotation n’est pas optimale, disons ça ainsi ! À noter que la saison hivernale n’est pas considérée comme une étape de la rotation.
Nous ne sommes pas les seuls à vous le dire, des chercheurs à travers le monde et plusieurs institutions ont prouvé depuis plusieurs années que l’ajout d’une céréale dans une rotation maïs-soya fait en sorte d’amener que des effets positifs. Toutefois, ne sautez pas de joie trop rapidement, ce n’est pas après une seule année qu’on retrouve tous les bienfaits énumérés ci-bas, mais plutôt 2 cycles complets soit environ 6 ans.
✔ La première chose qui vous vient à l’esprit c’est de nous dire que ce n’est pas payant. Bien que sur papier, la rentabilité n’est pas à la hauteur de vos attentes, il ne faut pas oublier d’inclure les bienfaits de la rotation dans ce budget. On constate une augmentation de rendement d’environ 10 % supplémentaire pour le soya et
20 % pour le maïs. Pourquoi ne pas
inclure ces augmentations avec le
prix du marché dans le fichier Excel
de
l’année « céréale ».
✔ Permet de faire des travaux d’entretien (drainage, nivellement) et d’épandage (chaulage, engrais organique) dans des conditions optimales.
✔ Meilleure répartition des travaux au champ. Imaginez battre vos céréales en short au lieu d’avoir les pieds dans la bouette et dans le stress des risques de tempêtes de neige.
✔ Amélioration de la qualité et structure du sol.
✔ Diminution de la pression des mauvaises herbes, maladie et insectes.
✔ Permet d’effectuer une culture de couverture.
Bien que ceci soit la dernière chance de vous convaincre, c’est selon nous une option qui ne devrait surtout pas être négligée. Récolté tôt, les céréales laissent le sol à nu rapidement ce qui permet une plus longue saison de croissance pour les plantes de couverture. On maximise donc le retour sur investissement. Pensez à tout ce que cela peut vous apporter ; en valorisant vos engrais d’automne, en travaillant sur la structure du sol, en maintenant des racines vivantes sur une plus longue période qui nourrit les populations de micro-organismes, en contribuant à maintenir votre matière organique et bien plus. Nous avons fait à ce sujet un guide avec plusieurs conseils et des mélanges qui pourront convenir à votre situation. Il est disponible en version PDF sur notre site internet ou votre représentant d’Agrocentre se fera un plaisir de vous le remettre !
Après cette vague de positivité, il est impossible de passer à côté des 2 dernières années qui ont été pénibles pour certains producteurs de la Montérégie. Les céréales de printemps ont été très affectées par la sécheresse qui a sévie dès le mois d’avril. Contre toute attente, la survie des céréales d’automne a été exceptionnelle. Même de loin, il était facile de différencier ces champs par rapport à ceux semés au printemps. Ayant une longueur d’avance de plusieurs semaines, l’enracinement en profondeur des céréales d’hiver facilite le passage des sécheresses printanières qui sévissent de plus en plus régulièrement. Leurs périodes de croissance et d’épiaison se font lorsque les températures sont plus clémentes, leur donnant ainsi un grand avantage. Leur floraison plus hâtive diminue les risques de fusariose. Finalement, ayant l’opportunité de taller plus qu’une céréale de printemps, on retrouve plus d’épis par unité de surface, donc une production de paille supérieure, ce qui est particulièrement intéressant alors que la paille se fait rare. Le principal frein à cette culture est la survie à l’hiver. Encore une fois, on sait qu’on a tendance à se répéter, mais le semis hâtif est primordial. Plus la période est longue après le semis, plus la plante a la chance de taller et d’acquérir sa tolérance au froid qui augmente ainsi ses chances de survie. En incluant la céréale d’hiver après le soya, le pari est risqué. L’égouttement de surface et/ou le drainage sous-terrain sont également deux facteurs importants à considérer.
Si nous ne sommes pas arrivés à vous convaincre d’inclure une année de céréale tous les 3 ans dans vos rotations, incluez-la au moins tous les 5 ans. C’est à cette fréquence minimale que vous devez refaire vos analyses de sol et ainsi effectuer les corrections nécessaires. L’essayer, c’est l’adopter J