Limiter les pertes

Comprendre le cycle de l’azote et les facteurs environnementaux qui l’influencent est primordial lorsque l’on s’intéresse à sa gestion. Ceci permet aussi de mieux comprendre les technologies de gestion de l’azote offertes sur le marché. On les appelle protecteurs d’azote ou fertilisants à efficacité améliorée, du fait qu’ils offrent une libération contrôlée de l’azote en le maintenant, grâce à des additifs, sous une forme plus stable et moins sujette aux pertes, que ce soit par lessivage, volatilisation ou dénitrification.

Dans un premier temps, voyons la catégorie des inhibiteurs, qui bloquent momentanément l'action de bactéries du sol impliquées dans le cycle de l'azote. Il y a d'abord les inhibiteurs d’uréase, qui freinent l’activité de l’enzyme uréase qui joue un rôle dans l’hydrolyse de l’urée. Dans les inhibiteurs d’uréase, on retrouve entre autres le triamide thiophosphorique (NBPT), connu aussi sous l’étiquette d’Agrotain Advanced, Agrotain Ultra, Arm-U ou Nitrolizer. Dans le produit commercial Anvol, le NBPT est combiné à une nouvelle matière active, le Duromide, pour une protection prolongée. Ces inhibiteurs permettent de limiter les pertes par volatilisation lorsqu'un fertilisant à base d'urée est laissé en surface. Certaines recherches montrent qu'ils sont aussi un bon choix lorsque l'engrais est appliqué en bande avec les semences de céréales, car il est alors possible d'augmenter la dose d’azote sous forme ammoniacale sans endommager les semences. Parmi les inhibiteurs de nitrification, qui ont pour rôle de réduire les pertes par lessivage et dénitrification, on retrouve la nitrapyrine, le dicyandiamide (DCD), le 3,4-dimethylpyralose phosphate (DMPP) et la pronitridine. Lorsque les conditions sont propices à ces types de pertes : sols sableux, fortes précipitations annoncées, des produits comme le Tribune, le Nitrolizer Dart ou le Arm-U permettent de protéger votre investissement.

Dans un deuxième temps, les « ralentisseurs » permettent de freiner la libération de l’azote, physiquement ou chimiquement, avec l'objectif de rendre le fertilisant plus résistant aux intempéries et aux microorganismes et de mieux synchroniser l'apport aux besoins des cultures. Le PurYield, ou le ESN, sont des exemples de fertilisants à libération contrôlée. Le polymère qui enrobe les granules d'urée sert de barrière physique à sa libération. Du côté chimique, l’ajout de composés faiblement solubles à la source d'azote, permet d'obtenir un fertilisant à libération lente (Slow Release Nitrogen ou SRN) . Les avantages des ralentisseurs sur le rendement des cultures varient selon les conditions du terrain et du climat après l’application. Toutefois, dans la culture de la pomme de terre, les ralentisseurs seraient bénéfiques pour la qualité et le rendement de la culture. Ils auraient également un effet positif sur la qualité des grains de maïs, de blé et d’orge, augmentant le taux de protéines.

Finalement, toujours dans l’optique d’assurer un apport d'azote soutenu et de limiter les pertes, de nouveaux produits à base de bactéries qui permettent de fixer l’azote atmosphérique dans la plante, ont vu le jour dans les dernières années. L' Envita et l' Utrisha N sont deux produits prometteurs qu’il faut garder à l’œil. Les essais réalisés jusqu’à maintenant montrent un potentiel ; il nous reste à mieux identifier les conditions d’application qui permettront de maximiser l’effet positif de ces produits.


Le potassium, trop souvent négligé ?

Outre l’azote, le potassium (K) est l’élément fertilisant absorbé le plus abondamment par les cultures. Selon une étude


La dynamique de l’azote

Le constituant le plus abondant de notre atmosphère est le diazote, qui représente 78% de la composition de l'air


La fertilisation, avec plus de précision

La démocratisation des technologies d’agriculture de précision aux cours des dernières années permet plus de flexibilité