La dynamique de l’azote

Le constituant le plus abondant de notre atmosphère est le diazote, qui représente 78% de la composition de l'air que nous respirons ! C'est un élément essentiel à la vie, un constituant de base des cellules végétales. Saviez-vous que chaque molécule de chlorophylle contient 4 atomes d’azote et un atome de magnésium ? L’azote augmente les rendements, l’énergie et le taux de protéines dans les plantes. Par contre, il a également un potentiel polluant, et le défi principal est de l’apporter à la plante au bon moment, selon les besoins des différents stades de son développement, pour limiter les pertes dans l'environnement.

Il y a trois grandes catégories de pertes :

Le lessivage : Il s'agit de l’infiltration verticale de l’azote entre les particules de sol. Ce phénomène survient surtout dans les sols sableux : plus les particules sont grossières et le sol poreux, et plus il pleut (ou qu’on irrigue), plus les risques augmentent. Le ruissellement de surface peut aussi entraîner une certaine quantité d'azote vers les cours d'eau, surtout lorsque le sol est à nu et les bandes riveraines insuffisantes.

La dénitrification : Ce phénomène survient lorsque le sol est gorgé d'eau pendant une période assez longue et qu'il ne s'assèche que lentement. Les nitrates du sol sont alors transformés en azote gazeux ou en oxyde de diazote, et ils sont libérés dans l'atmosphère. Les argiles, ou les sols compactés, sont plus à risque.

La volatilisation : Elle survient lorsque la forme ammoniacale de l’azote (NH3) quitte le sol et retourne dans l’air. L’urée et les lisiers (rapport C/N faible VS les fumiers solides plus pailleux) y sont particulièrement sensibles. Les seules façons de l’éviter sont d’enfouir le fertilisant rapidement après l’épandage ou d’ajouter un inhibiteur d'uréase (Agrotain, Anvol ou Arm-U par exemple). Dans le cas du lisier, plus de la moitié des pertes par volatilisation surviendront dans les 10 premières heures après l’épandage !

Le système cultural a aussi un grand rôle à jouer dans la régulation des phénomènes de perte. Une terre à nue, des sols sableux, de l’irrigation et des apports d’azote importants, impliquent des risques de pertes élevés. Par exemple, Giroux et al. (2003) ont trouvé que les pertes de nitrates dans les eaux de drainage (en mg N-NO3/L) se chiffraient ainsi : 2 à 4 dans les prairies, 5 dans le soya, 15 à 20 dans le maïs et 25 à 35 dans les pommes de terre.

Les cultures de couverture, tout comme le fractionnement de l'azote dans les cultures exigeantes, sont des bonnes pratiques à adopter. Plus l'azote est apporté « par petites bouchées » au moment où les plantes l’utiliseront, moins il devrait y avoir de pertes dans l’environnement et de gaspillage de ce précieux élément. 

Bonne saison 2023 !

 

 


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