Essais dans le maïs sucré

Comme vous le savez probablement, depuis l'automne 2018, les néonicotinoïdes de la classe 3A, soit ceux qui enrobent les semences de certaines cultures, sont assujettis, selon le code de gestion des pesticides, à l'obligation pour le producteur d'obtenir une prescription et une justification signées par un agronome pour s’en procurer et les utiliser. Le Cruiser est un exemple de traitement de semence qui fait partie de la classe 3A. Pour la saison 2019, les producteurs de maïs sucré avaient deux choix de traitements de semence : du thirame (fongicide seulement) ou une combinaison de thirame et de Cruiser (insecticide et fongicide combinés). 

L’insecticide Cruiser offre une protection contre les dommages causés par le hanneton européen, la mouche des semis et les vers fil-de-fer (VFF) des genres Melanotus, Agriotes et Limonius. Les VFF creusent des trous et des galeries dans les grains en germination, les racines et la base des tiges et provoquent un ralentissement de croissance des plantules. En comparaison, le fongicide offre une protection contre les champignons présents dans le sol qui attaquent les racines des plantules, mais n'a aucun effet sur les insectes.

Les VFF sont attirés par les résidus de culture comme ceux laissés par un retour de prairie ou un engrais vert non travaillé ou incorporé peu de temps avant le semis du maïs. La monoculture de maïs augmente aussi l’abondance des VFF qui s’attaquent principalement aux graminées. Ils ont de la difficulté à se déplacer dans les sols argileux qui restent froids plus longtemps, et sont donc plus problématiques en sol léger ou organique.

L'été dernier, nous avons réalisé un essai qui visait à appâter les vers fil-de-fer directement sur le rang où le maïs était semé. L’appât contenait des semences d’avoine, de la farine, du gruau et de l’eau. L’avoine germée et la farine fermentée attirent le VFF. Nous avions trois sites en maïs sucré semés dans la semaine du 24 mai. Nous avons fait de nombreuses captures à l'un de ces sites : 23 au total sur six pièges, en 21 jours. Le sol était plus léger sur ce site et s’est réchauffé plus rapidement. La majorité de ces VFF étaient du genre agriotes. Dans la zone témoin, où les semences étaient traitées avec un fongicide seulement, plusieurs dégâts ont été observés, comme des semences trouées, des manques sur le rang et des plants flétris.

Le seuil économique d’intervention de 1 VFF \ piège \ semaine, a été largement atteint dans ce cas mais pas sur les 2 autres sites. C'est donc dire qu'un traitement insecticide sur la semence de maïs sucré, dans certaines situations, s'avère nécessaire pour une bonne levée et le maintien de la population désirée. C’est pour cette raison qu’il faut continuer les tests pour mieux connaître ce ravageur, détecter sa présence, et ainsi vous accompagner dans vos bonnes pratiques culturales.


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