La protection des cultures, d’un défi à l’autre !

Régulièrement, l’Agence de Réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) réévalue des matières actives, en particulier lorsque des incertitudes en lien avec la sécurité pour l'utilisateur ou l'environnement sont soulevées. Ainsi, certains pesticides de grande importance pour les producteurs maraîchers ont été évalués au cours des dernières années, avec parfois des conséquences majeures pour le secteur.

Comme il peut être facile de s’y perdre parmi toutes les modifications qui ont eu lieu récemment, nous allons faire un survol de certains produits importants et ce qu’il en advient.

Vous le saviez sûrement, le chlorpyrifos (Lorsban, Pyrifos, Pyrinex, etc.) n’est plus homologué pour l’ensemble des usages agricoles. L'utilisation de cet insecticide par les producteurs se termine en 2023. Si des alternatives existent pour certaines cultures, le défi sera de taille pour assurer le contrôle de la mouche du chou dans le rutabaga sans cet ingrédient actif !

Les problèmes d’approvisionnement que nous avons connus avec le ​Linuron (Lorox) l'an dernier sont derrière nous et l’inventaire est de retour à la normale, ce qui est un soulagement pour un grand nombre de producteurs, surtout les producteurs de carottes, de céleris et de pommes de terre. Par contre, suite à la dernière réévaluation de l’ARLA, certaines modifications sont à noter sur l’étiquette. Le retrait du céleri par exemple, pour lequel la dernière utilisation permise est fixée au 5 novembre 2024. Quelques doses ont également été revues à la baisse, notamment pour la carotte et la pomme de terre. Dans la carotte, la dose maximale permise en postlevée de 2.25L/ha risque d'être insuffisante pour contrôler certaines mauvaises herbes problématiques.

Clothianidine/Imidaclopride (Sepresto 75 WS) : Le Sepresto est un insecticide couramment utilisé sur les semences de légumes. À partir de 2023, certaines cultures telles que les radis, les rutabagas et les navets ont été retirées de l’étiquette. Pour ce qui est des carottes, des oignons, des oignons à botteler et des poireaux, l'utilisation est maintenue pour le moment.

Les nouvelles règles pour l'utilisation de ces néonics ont également un impact pour les pommes de terre. L'utilisation de la Clothianidine (Titan) et le l’Imidaclopride (Admire) dans le sillon ne sera plus homologuée.

Le fongicide Ridomil Gold MZ fera l’objet d’un retrait progressif, ne sera plus distribué par les fournisseurs en 2024 et ne pourra plus être utilisé sur les fermes après 2025. C'est la décision rendue par l'ARLA suite à la réévaluation du Mancozèbe qui a poussé Syngenta à abandonner la production de ce produit. Par contre, le Ridomil Gold 480 SL (formulation sans mancozèbe) sera encore disponible et continuera d’être distribué.

L'étiquette du Matador, à base de Lambda-cyhalothrine, a également subi quelques modifications. Notamment au niveau des cultures du groupe 3-07 (légumes bulbes), comprenant les oignons, pour lesquels le produit n'est plus homologué pour le contrôle des thrips de l’oignon.

Les décisions de réévaluation rendues par l'ARLA ne sont pas les seules à affecter la disponibilité des produits de phytoprotection. Le Betamix, un herbicide produit par la compagnie Bayer en est un exemple. Malheureusement, un ingrédient de sa composition chimique n'est plus disponible auprès du fabricant, qui en a arrêté la production. La compagnie Bayer n'a pas eu d'autres choix que de trouver un autre fabricant de la composante manquante. Par contre, le prix exorbitant demandé par le nouveau fournisseur a contraint Bayer à prendre la décision de cesser la production du Betamix, car le produit aurait été beaucoup trop onéreux pour le producteur, augmentant considérablement le coût de production des betteraves.

Certains me diront que ces nouvelles sont peu réjouissantes, mais essayons d'en tirer du positif : entre autres, le retrait de plusieurs produits efficaces nous force à innover et à prendre les devants pour tester et trouver des solutions de rechange. Il faut souligner avant tout la participation des producteurs pour trouver des méthodes de contrôle alternatives, qu’elles soient chimiques ou non.

Je vous invite donc, chers producteurs (trices) à participer aux efforts de recherche pour pallier à ces nouveaux défis qui se dressent devant nous en communiquant votre intérêt à vos conseillers horticoles !

 


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