Planifier pour mieux récolter !

Une nouvelle saison est sur le point de démarrer en production maraîchère. Les investissements à l’hectare pour implanter la prochaine culture sont énormes, alors pourquoi ne pas s’asseoir quelques instants pour s’assurer d’avoir bien planifié ?

 

Limiter les sources d’infestation

En plus de prévoir de bonnes rotations de cultures, il est possible de limiter l’incidence des insectes ou maladies en contrôlant les sources d’infestation. Les résidus de culture ou les résidus de lavage qui sont mal hachés ou mal enfouis dans le champ à planter peuvent être vecteurs de maladies comme le mildiou, le botrytis ou la moucheture bactérienne. Avez-vous bien nettoyé les fossés et les bords de champs, et contrôlé les mauvaises herbes à l’automne qui peuvent cacher des ravageurs comme le vers gris ? Quelle était la culture des champs voisins l’année précédente ? La première génération d’insectes ravageurs tels que la cécidomyie du chou-fleur, le puceron de la fraise ou la chrysomèle rayée du concombre émerge souvent d’un champ à proximité. 

 

Bien connaître les membres de la famille

Il faut savoir que les insectes et les maladies sont souvent communs aux plantes d’une même famille. Il est donc primordial de choisir les bons engrais verts et de bien contrôler les mauvaises herbes apparentées à la culture à implanter pour limiter les risques d’infection. La famille des Brassicacea (crucifères) par exemple, compte la bourse à pasteur, la moutarde et le radis. La famille des Poaceae (graminées), incluant entre autres le maïs, le sorgho, le millet, le seigle, peut augmenter l’incidence de la fusariose en rotation avec des cultures sensibles. Le sarrasin (Polygonacea) est alors une excellente alternative aux graminées comme engrais vert. La betterave est de la même famille que l’amarante et la morelle est une Solanaceae, tout comme le tabac, la patate, la tomate, l’aubergine, le piment, et la cerise de terre. 

 

Gérer les mauvaises herbes

Avant de semer, il est important de penser aux stratégies de lutte contre les mauvaises herbes. Les graines des annuelles germent uniquement dans les premiers 5 cm du sol. Si les conditions vous permettent de travailler le terrain avant la date prévue de semis, le vibroculteur sert à la fois à inciter la germination des mauvaises herbes et à les détruire par la suite. Le chiendent, le souchet et la prêle peuvent se développer sous 10, 15 et 50 cm de sol respectivement, ce qui est trop creux pour le vibroculteur. Si une de ces espèces est problématique, on devrait plutôt envisager un glyphosate à grosse dose additionné d’un surfactant à base de polyéther de silicone avant le semis. Un faux semis ou un brûlage au glyphosate sont aussi envisageables lorsque les herbicides risquent de créer un stress à la culture. Si l’utilisation d’antigerminants demeure nécessaire, voici quelques précautions à ne pas oublier. Le Dual II Magnum® doit absolument demeurer en surface pour éviter des dommages aux carottes : attention en sol léger ou si des pluies abondantes entraînent la matière active dans la zone racinaire. Le Devrinol® peut être dommageable pour une céréale d’automne semée après la culture traitée. Le Chateau® dans l’oignon peut être utilisé dans le sable et les terres noires, en autant qu’elles soient bien drainées. Finalement n’oubliez pas de tenir compte de l’historique : par exemple, après une application d’Integrity®, il faut attendre 22 mois pour semer des oignons, des piments ou des betteraves. 

 

Préparer les semis

Pour terminer, les conditions de semis sont primordiales pour une bonne germination. La température du sol est facile à prendre et l’intervalle idéal pour chaque légume influence beaucoup la vigueur des plantules et leur résistance aux maladies tel que le pythium et la rhizoctonie. Le site web Agrométéo Québec est un bel outil pour aider à la planification des travaux. Il est également important d’ajuster les taux de semis selon la grosseur du grain, qui peut être modifiée par les traitements de semences, et le taux de germination, qui peut varier de 80 à 95% selon les lots. Il y a d’autres particularités, comme certaines variétés de betteraves qui sont multigermes, n’hésitez donc pas à vous informer auprès de votre fournisseur de semences.

​En conclusion, les quelques minutes prises à bien démarrer la saison vous rapporteront mille fois, c’est garanti !!!

 

 


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