Comment le stress peut-il amener des leaders intelligents à prendre de très mauvaises décisions ?
Une des compétences clés de l’intelligence émotionnelle est la gestion du stress. Lorsque l’individu n’arrive plus à gérer son stress d’une façon adéquate, les fonctions cognitives ou supérieures du cerveau, le QI, en sont grandement affectées. Les recherches démontrent clairement qu’en situation intense de stress, ou de stress chronique, nous n’avons plus ou très peu accès à nos facultés intellectuelles. En fait, le stress paralyse les fonctions supérieures intellectuelles, celles qui nous permettent d’être logique, d’analyser des faits, de planifier, de trouver des solutions, d’intégrer des informations , de prendre des décisions et d’évaluer l’impact de celles-ci. Bref toutes ces fonctions qui sont essentielles à gérer l’entreprise et notre vie personnelle.
L’incapacité à gérer ses émotions a donc un impact déterminant sur la gestion des priorités, la prise de décisions et ultimement sur les performances de l’entreprise.
De façon concrète les recherches démontrent qu’en état de stress important, nous pouvons observer les comportements suivants :
Trop c’est comme pas assez. Un peu de stress favorise la prise de décision : les systèmes cérébraux de l’attention sont stimulés permettant ainsi de mieux saisir les détails d’une situation, de se mobiliser, d’être alerte. Toutefois, le stress chronique ou aigu peut au contraire s’avérer dévastateur et entrainer des conséquences majeures, voire fatales. Un stress intense pourrait même diminuer la lucidité d’un individu et ses habiletés décisionnelles pendant plusieurs jours.
Histoire de cas
Prenons l’exemple de Jean. Celui-ci a élaboré un plan de match avec son conseiller en grandes cultures en fonction de ses objectifs et de son contexte. Selon le plan, des conditions optimales pour semer sont identifiées. Toutefois, au printemps, Jean observe que ses voisins entrent beaucoup plus tôt au champ cette année. Il fait beau. Jean panique, doute, l’anxiété monte et il se dit « ils doivent avoir raison, c’est moi qui suis dans l’erreur ». Jean décide donc de débuter beaucoup plus tôt que prévu ses semis, même si son plan impliquait d’attendre des conditions de sol qui n’y sont pas encore. Les conséquences ? Les semences prennent beaucoup de temps à germer, la levée est lente et inégale, ce qui affectera à coup sûr son rendement.
Marc, lui, souffre d’anxiété chronique et contrairement à Jean, il a une forte tendance à procrastiner. Le stress le paralyse et il n’arrive pas à prendre des décisions : il hésite, il reporte, il prend des décisions de dernière minute, il ne prépare pas sa machinerie. Donc il est en retard, ne profite pas des rabais, paye en plus des intérêts sur les factures, fait face à des ruptures de stock, et n’est pas prêt à entrer dans le champ au moment optimal. Résultats : les rendements sont aussi affectés en plus des coûts plus élevés, sans parler des nuits d’insomnie et de la culpabilité qui le ronge. « J’aurais donc dû.. »
Quel est votre style décisionnel ?
Chaque style peut être opportun ou mal adapté selon le contexte. Par exemple, le style émotif pour choisir votre plat au resto est probablement adapté, mais peut vous coûter cher pour la planification de votre avenir, le moment des semis ou l’achat d’un tracteur.
Chaque style devrait s’ajuster aux différents contextes, selon ses avantages, ses inconvénients et les conséquences des choix. Un gestionnaire efficace saura choisir des styles différents selon les situations.
Donc l’investissement dans votre capacité à mieux gérer votre stress est capital, non seulement pour votre entreprise mais aussi pour votre qualité de vie. Gérer son stress est une compétence émotionnelle qui se développe. C’est un processus et non une destination. Il faut le voir comme un coffre à outils à assembler.